L’Etat du Sénégal a engagé l’accélération du projet de dépollution de la baie de Hann pour la mise en place en fin 2016 d’un ouvrage d’un coût de 33 milliards qui va être un patrimoine de l’Office national de l’assainissement (ONAS) chargé de son exploitation.‘’C’est un projet de l’Etat du Sénégal appuyé par les bailleurs de fonds qui avait démarré depuis 2008.
Mais aujourd’hui, le projet est très avancé et nous sommes à une phase très importante qui consiste à étudier, en accord avec les industriels, la redevance nécessaire et l’étude tarifaire’’, a expliqué le ministre de l’Hydraulique et l’Assainissement, Oumar Guèye, mardi à Dakar, lors de l’atelier de restitution de l’étude tarifaire du projet de dépollution de la baie de Hann.
L’ouvrage comprend un intercepteur qui fait 13 km à partir de la cité ISRA jusqu’à Petit Mbao avec 8 stations de relevage, une station de pré-traitement à Petit Mbao et un émissaire de 3 km en mer pour le rejet des eaux usées. ''Les conclusions de cette rencontre sur la redevance tarifaire permettront de définir les ressources nécessaires qui seront mises à la disposition de l’ONAS pour l’entretien et l’exploitation de cet ouvrage très innovant qui participera à la dépollution de la baie de Hann'', selon le ministre. Pour Oumar Guèye, l’étude de la mise en place d’une redevance assainissement des eaux usées industrielles de la baie de Hann et d’une révision de la taxe de pollution annuelle définit les voies et moyens de récupérer les coûts des services d’assainissement pour rendre pérenne et viable l’exploitation des équipements.
La future redevance d’assainissement industriel ''devra servir exclusivement à couvrir les frais de fonctionnement et d’exploitation ainsi qu’à la surveillance environnementale’’, a-t-il souligné. ‘’Le dialogue de qualité attendu des décideurs et acteurs clés réunis tournera autour du scénario proposé pour la tarification de la redevance d’assainissement des eaux usées industrielles de la baie des Hann et la révision de la taxe de pollution’’, a-t-il fait valoir. Le ministre a invité les participants à ''un examen exhaustif et une analyse concertée des résultats'' de cette étude, pour aboutir à un scénario cohérent qui aidera à ''définir ensemble une stratégie solide et fiable indispensable'' à une planification performante des équipements et ouvrages de ce projet. Après les études techniques, a-t-il assuré, ‘’des actions concrètes seront attendues de tous les acteurs’’.
Le ministre a assuré pour sa part que son département ne ménagera aucun effort pour la mise en service des ouvrages en fin 2016. Une tournée a été déjà effectuée, samedi, en compagnie du gouverneur de Dakar, des préfets, maires de villes, de communes et de communes d’arrondissement, de députés, et des autorités administratives pour parcourir la baie de Hann du Port de Dakar à Thiaroye. Pour le ministre, les populations sont ''enthousiastes'' pour ce projet. Concernant le concept de pollueur payeur, le ministre a indiqué que l’Etat veut des industriels qui ne polluent pas, c'est-à-dire des industries qui installent des systèmes de pré-traitement.
Le principe pollueur payeur est consacré par l’accord de partenariat entre l’Etat du Sénégal et les industriels, qui découle de l’éthique de responsabilité. Il consiste à faire prendre en compte par chaque acteur économique les externalités négatives de son activité. Les industriels vont payer une redevance pour participer à la maintenance de l’ouvrage. 75 industries sont concernées dont 9 sont considérées comme ‘’grands pollueurs’’. Le projet de dépollution sera mis en œuvre grâce au concours de l’Agence française de développement (AFD). L'Union européenne finance également la restructuration de Hann et Petit Mbao, deux communes riveraines du projet.
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