source:Lobservateur
L’annonce de la nouvelle du placement sous mandat de dépôt de Hissène Habré hier, n’a laissé personne indifférent à Ouakam. Les Jaarafs de la localité sont encore sous le choc. Ils prient pour sa libération, en espérant que El Hadji Diouf le tirera d’affaire.
«Habré a été placé sous mandat de dépôt», s’exclame le vieil homme, en poussant un long soupir. «Non ! Ce n’est pas possible», enchaîne-t-il, l’air perturbé, en pénétrant à l’intérieur d’une mosquée pour la prière de Takusan (17heures). L’homme est de ces notables de Ouakam. Il se définit comme un ami et proche de l’ancien dictateur tchadien. Son nom : M. Diagne. Rien de plus. «Je ne sais vraiment pas quoi dire parce que vous m’avez pris de court. C’est vous qui m’apprenez le placement sous mandat de dépôt de Habré», balance-t-il, sec. La nouvelle du placement sous mandat de dépôt de Hissène Habré hier, est tombée tel un couperet sur la tête de ses voisins de Ouakam.
Ouakam, ce quartier lébou où Hissène Habré a élu domicile depuis plus de 20 ans, n’en revient toujours pas de ce sevrage brutal de son compagnonnage avec Habré. Dans la ruelle qui mène à son domicile, l’endroit est désert. Ou presque. Seuls deux vigiles devisent au coin de la rue. La porte de la demeure de Habré, peinte en blanc, est fermée. Pas l’ombre d’une personne. «C’est la première épouse de Habré qui est là, mais elle est fatiguée et très perturbée. Elle ne peut recevoir personne pour le moment. Allez aux Almadies, c’est là-bas que crèche sa deuxième épouse, elle vous parlera», informe-t-on.
A Ouakam, Hissène Habré est considéré comme un enfant du terroir et est traité comme tel. Son nom est presque sur toutes les lèvres. Sa maison est connue de tous. Mais aujourd’hui, l’ancien Président du Tchad dort en prison. Il est passé de la gloire à la décadence. Hissène Habré était aussi l’ami des Jaaraf de la localité. Avec sa famille, il était adulé, aimé et choyé de tous. Son emprisonnement est une pilule amère, difficile à avaler. «Hisséne Habré est un fils de Ouakam. Cela nous fait mal de le savoir en prison. Ils sont venus le cueillir alors qu’ils n’ont aucune preuve de ce dont ils l’accusent. Cela ne nous plait pas du tout», s’indigne Oumar Guèye, Jaaraf de Ouakam. Trouvé dans son domicile, en train de se prélasser dans son salon, le vieux est d’un commerce facile, d’une courtoisie qui fascine. «Si c’est pour parler de Habré, je suis prêt. C’est un homme pieux, un bon croyant. Il communiait avec les gens à l’occasion des grandes fêtes religieuses comme la Tabaski et la Korité. C’est un musulman comme nous et nous ne devons pas le rejeter et le maltraiter comme un malpropre», s’empresse-t-il de nous lancer, avec un brin d’amertume.
Drapé d’un grand boubou en bleu clair, une écharpe blanche autour du cou, il détonne d’énergie malgré son âge avancé (86 ans). Secouant sans cesse la tête, il déplore : «Le Sénégal est un pays de paix. Donc, on ne doit pas maltraiter des gens comme cela. Il y a trop de rumeurs qui entourent cette affaire Habré.» Comme pour dédouaner celui qu’il considère comme un fils de Ouakam, il ajoute : «Ce n’est pas normal que Habré soit en prison et que Idriss Déby hume l’air de la liberté. Chaque dirigeant a un commandant de guerre, un officier de guerre et des militaires. Donc, il faut arrêter tous les complices. Habré n’est pas celui qui était au front pour tuer des gens.»
Des séances de prières en l’honneur de Habré
A Ouakam, on avait aussi juré que ceux qui viendraient chercher Habré pour le mettre en prison passeraient sur le corps de plusieurs personnes. Mais, ils ont tempéré leurs ardeurs. «Nous allons discuter avec l’ensemble des notables de Ouakam pour voir la posture à adopter après ce placement sous mandat de dépôt. Que Macky Sall ne se laisse pas embobiner ou mener en bateau, que personne ne le pousse à des chamailleries. Les gens doivent cultiver la paix.»
A Ouakam, on implore le ciel pour que Habré recouvre bientôt la liberté, mais on espère aussi beaucoup d’un de ses avocats : le bouillant Me El Hadji Diouf, pour qu’il le tire d’affaire. «Il a un avocat digne de ce nom, qui le défend très bien. Nous sommes à son écoute. Il va le tirer d’affaire. Il est courageux et maîtrise le droit.» Les notables de Ouakam font aussi dans la prière. «Nous faisons des séances de prières pour lui depuis lors, de jour comme de nuit, pour que Dieu le tire des affres de la prison.» En espérant que Dieu les entende, tout Ouakam croise les doigts.
«Habré a été placé sous mandat de dépôt», s’exclame le vieil homme, en poussant un long soupir. «Non ! Ce n’est pas possible», enchaîne-t-il, l’air perturbé, en pénétrant à l’intérieur d’une mosquée pour la prière de Takusan (17heures). L’homme est de ces notables de Ouakam. Il se définit comme un ami et proche de l’ancien dictateur tchadien. Son nom : M. Diagne. Rien de plus. «Je ne sais vraiment pas quoi dire parce que vous m’avez pris de court. C’est vous qui m’apprenez le placement sous mandat de dépôt de Habré», balance-t-il, sec. La nouvelle du placement sous mandat de dépôt de Hissène Habré hier, est tombée tel un couperet sur la tête de ses voisins de Ouakam.
Ouakam, ce quartier lébou où Hissène Habré a élu domicile depuis plus de 20 ans, n’en revient toujours pas de ce sevrage brutal de son compagnonnage avec Habré. Dans la ruelle qui mène à son domicile, l’endroit est désert. Ou presque. Seuls deux vigiles devisent au coin de la rue. La porte de la demeure de Habré, peinte en blanc, est fermée. Pas l’ombre d’une personne. «C’est la première épouse de Habré qui est là, mais elle est fatiguée et très perturbée. Elle ne peut recevoir personne pour le moment. Allez aux Almadies, c’est là-bas que crèche sa deuxième épouse, elle vous parlera», informe-t-on.
A Ouakam, Hissène Habré est considéré comme un enfant du terroir et est traité comme tel. Son nom est presque sur toutes les lèvres. Sa maison est connue de tous. Mais aujourd’hui, l’ancien Président du Tchad dort en prison. Il est passé de la gloire à la décadence. Hissène Habré était aussi l’ami des Jaaraf de la localité. Avec sa famille, il était adulé, aimé et choyé de tous. Son emprisonnement est une pilule amère, difficile à avaler. «Hisséne Habré est un fils de Ouakam. Cela nous fait mal de le savoir en prison. Ils sont venus le cueillir alors qu’ils n’ont aucune preuve de ce dont ils l’accusent. Cela ne nous plait pas du tout», s’indigne Oumar Guèye, Jaaraf de Ouakam. Trouvé dans son domicile, en train de se prélasser dans son salon, le vieux est d’un commerce facile, d’une courtoisie qui fascine. «Si c’est pour parler de Habré, je suis prêt. C’est un homme pieux, un bon croyant. Il communiait avec les gens à l’occasion des grandes fêtes religieuses comme la Tabaski et la Korité. C’est un musulman comme nous et nous ne devons pas le rejeter et le maltraiter comme un malpropre», s’empresse-t-il de nous lancer, avec un brin d’amertume.
Drapé d’un grand boubou en bleu clair, une écharpe blanche autour du cou, il détonne d’énergie malgré son âge avancé (86 ans). Secouant sans cesse la tête, il déplore : «Le Sénégal est un pays de paix. Donc, on ne doit pas maltraiter des gens comme cela. Il y a trop de rumeurs qui entourent cette affaire Habré.» Comme pour dédouaner celui qu’il considère comme un fils de Ouakam, il ajoute : «Ce n’est pas normal que Habré soit en prison et que Idriss Déby hume l’air de la liberté. Chaque dirigeant a un commandant de guerre, un officier de guerre et des militaires. Donc, il faut arrêter tous les complices. Habré n’est pas celui qui était au front pour tuer des gens.»
Des séances de prières en l’honneur de Habré
A Ouakam, on avait aussi juré que ceux qui viendraient chercher Habré pour le mettre en prison passeraient sur le corps de plusieurs personnes. Mais, ils ont tempéré leurs ardeurs. «Nous allons discuter avec l’ensemble des notables de Ouakam pour voir la posture à adopter après ce placement sous mandat de dépôt. Que Macky Sall ne se laisse pas embobiner ou mener en bateau, que personne ne le pousse à des chamailleries. Les gens doivent cultiver la paix.»
A Ouakam, on implore le ciel pour que Habré recouvre bientôt la liberté, mais on espère aussi beaucoup d’un de ses avocats : le bouillant Me El Hadji Diouf, pour qu’il le tire d’affaire. «Il a un avocat digne de ce nom, qui le défend très bien. Nous sommes à son écoute. Il va le tirer d’affaire. Il est courageux et maîtrise le droit.» Les notables de Ouakam font aussi dans la prière. «Nous faisons des séances de prières pour lui depuis lors, de jour comme de nuit, pour que Dieu le tire des affres de la prison.» En espérant que Dieu les entende, tout Ouakam croise les doigts.
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