vendredi 15 novembre 2013

SENEGAL-ENVIRONNEMENT La zone des Niayes menacée par une catastrophe écologique, prévient un leader religieux

La zone des Niayes, considérée comme le poumon maraîcher du Sénégal, se trouve menacée par une "catastrophe écologique", qui pourrait induire de grandes "conséquences économiques et sociales", si rien n’est fait pour préserver cet écosystème, a soutenu le président de l’Institut Mozdahir international, Chérif Mohammad Aly Aïdara.
"Cette zone est le poumon maraîcher du Sénégal avec la fourniture de 80 % des besoins de la région de Dakar. Cette région des Niayes est donc une zone stratégique, et si rien n’est fait, une catastrophe écologique est à craindre, avec des conséquences économiques et sociales", a-t-il notamment dit dans un entretien publié à Direct-info.
L’Institut Mozdahir international a permis la plantation de deux millions d’arbres depuis 2009 à Sao Mekhé 2, dans la communauté rurale de Darou Khoudoss (département de Tivaoune). "L’action à Sao Mékhé 2 entre dans le cadre global de notre programme environnemental. A Sao Mékhé 2, aidés en cela par les agents du PGIES, nous avons entrepris de lutter contre l’avancée des dunes mobiles qui ont enseveli les terres cultivables", a expliqué Chérif Mohammad Aly Aïdara. Selon lui, son organisation va produire cette année 50.000 plants pour lutter contre l’avancée des dunes mobiles. D’une longueur de 180 kilomètres et d’une largeur qui varie de 5 à 10 kilomètres, la région des Niayes borde la frange maritime du pays.
Les Niayes renvoient à une terminologie régionale désignant une zone caractérisée par une série de dépressions plus ou moins inondées de manière permanente et semi-permanente et délimitée par un ensemble de dunes externes vives ou semi-fixées. La zone présente un écosystème favorable à l’épanouissement de beaucoup d’espèces végétales. Au total, 80 % de la production totale de légumes, qui alimentent les marchés de Dakar et de l’intérieur du pays, proviennent de la zone naturelle des Niayes (littoral nord du Sénégal), selon une étude portant sur l’agriculture urbaine.
La production annuelle de légumes y avoisine les 100.000 tonnes, soit une valeur économique de 18 millions US (9 milliards de francs CFA)’’, indique cette étude intitulée "Manuel des bonnes pratiques de l’utilisation saine des eaux usées dans l’agriculture urbaine".
Quelque deux millions de mètres cubes d’eaux usées, soit environ 3 % de la production annuelle de la ville de Dakar, sont réutilisés chaque année dans l’agriculture urbaine pour l’irrigation des parcelles des Niayes de Pikine, selon la même étude.
Sur 850 maraîchers exploitant une surface totale emblavée d’environ 50 hectares, 160 utilisent des eaux usées comme source d’approvisionnement, rapporte l’étude axée sur les bonnes pratiques de l’utilisation saine des eaux usées dans l’agriculture urbaine. ‘’Ceci correspond à 16 ha, soit environ 32 % de la surface totale irriguée à Pikine’’, précise le document. Principal site d’utilisation des eaux usées dans l’agriculture urbaine à Dakar, Pikine ‘’réutilise annuellement environ 2 millions de mètres cubes, soit environ 3 % de la production annuelle d’eaux usées de la ville de Dakar, pour l’irrigation des planches’’.

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